Sharenting: Réfléchissez avant de poster !

D'après une étude scientifique internationale, nous aimons partager des photos de nos enfants en ligne  car cela nous permet de nous sentir moins seul ou d'échanger des expériences et des conseils avec d'autres parents. Nous nous sentons ainsi soutenus dans notre tâche éducative.

Cependant, le sharenting s'accompagne aussi d'émotions négatives car nous sommes en même temps préoccupés par l'idée que des étrangers obtiennent des informations privées sur notre enfant ou que d'autres continuent à partager les informations le concernant. Certains se soucient du fait que nos enfants eux-mêmes puissent trouver certaines photos gênantes. Beaucoup d'entre nous sont en effet amis sur plusieurs réseaux sociaux avec leurs propres enfants.

C'est magnifique de pouvoir aujourd'hui immortaliser rapidement et spontanément tous les moments importants et la ligne du temps ainsi créée qui permet de voir l'évolution de notre vie et de celle de nos enfants en est une conséquence bien sympathique.

Nous devons cependant être conscients qu'une fois que nous avons partagé des photos et des vidéos sur un réseau social, nous en perdons le contrôle. Même avec un profil bien sécurisé et en partageant des images uniquement via des groupes non publics ou dans des cercles restreints, on ne peut jamais être sûr à 100 % que les images resteront dans la sphère privée. Cela peut s'avérer problématique, surtout si vous avez partagé des photos délicates, par exemple de votre enfant dans son bain ou lorsqu'il était malade, dans des poses inconfortables.

Nos enfants grandissent en ligne et sont très conscients, beaucoup plus que nous, parents, de ce qu'ils partagent sur le Net. Ces publications définissent en effet en partie leur identité. Un adolescent qui veut donner l'image d'un gars cool et balèze y réfléchira à deux fois avant de poster des photos de lui quand il était un mignon et adorable bébé. Si nous le faisons malgré tout à sa place, nous pouvons ébranler cette identité minutieusement construite. Même les experts s'accordent à dire qu'un enfant doit pouvoir décider lui-même de son identité en ligne.

“Nous partageons tout. Notre propre vie et aussi, sans même prendre le temps d'y réfléchir, celle de nos enfants. Alors que nous ne ménageons pas nos efforts pour éduquer nos enfants aux médias afin qu'ils puissent utiliser Internet en connaissance de cause, nous postons parfois à tout va des histoires embarrassantes et des photos gênantes où ces mêmes enfants tiennent le premier rôle. Il est urgent de prendre le temps d'y réfléchir." (traduction libre d'un extrait d'un article du pédagogue Pedro De Bruyckere, paru dans le quotidien flamand "De Morgen")

Mais surtout : notre enfant bénéficie tout comme nous d'un droit à l'image ! Le principe central du droit à l'image repose sur le consentement :  demander le consentement pour prendre les images et demander le consentement pour les diffuser. Et comme un bébé, un bambin ou un enfant de moins de 13 ans ne peut pas encore donner lui-même son consentement, ses parents le font à sa place. Or, cela peut causer des désagréments à l'enfant plus tard.

La règle d'or est donc la suivante : réfléchissons avant de poster !